Depardieu : la «french touch» n'a pas échappé aux médias

Publié le 26 Août 2011

Par Lait d'Beu - Blogueuse associée | Jeudi 25 Août 2011

 

L'histoire de Gérard Depardieu pissant - par terre - dans le couloir d’un avion a provoqué le buzz non seulement dans la presse française mais aussi outre-atlantique où l'acteur est connu. Un formidable coup de pub pour la «french touch», ironise la blogueuse Lait d'Beu.



Au départ (le 17 août 2011) rien que de très banal : Gérard Depardieu pissant - par terre - dans le couloir d’un avion devant les passagers et l’hôtesse. Une frasque de plus commise par ce grossier personnage. J’entendis cela sur France-Info avant de sombrer dans une sieste réparatrice, m’en souvint au réveil et cherchai l’info sur Google Actualités, me servant du premier article qui me tomba sous la main : «Depardieu urine devant les passagers d'un avion... » (RTL, 17 août 2011). Je l’enregistrai mais j’étais occupée par une foule de sujets autrement importants. Or, reprenant ce matin les articles en attente, je clique sur le même article, du moins le croyais-je. Impression d’avoir la berlue ! Le contre-pied exact de ce que j’avais lu et retenu…

Je suis heureusement dotée d’une très bonne mémoire et qui plus est, je pus comparer les deux versions (la dernière étant datée du 18 août 2011). Big Brother réécrivant l’histoire sous la dictée du comédien Edouard Baer qui l’accompagnait et dont je ne connaissais même pas l’existence… Ils partaient en Irlande tourner un nouvel Astérix (je n’ai pas vu le premier et ce sera pareil pour le second) mais sont bien mûrs – pour Depardieu, le terme s’impose au second degré (d’alcool) – pour s’attaquer à «La vérité si je mens IV»… Jamais l’expression «faire prendre une vessie pour une lanterne» n’aura trouvé meilleure application.

Non, Gérard Depardieu n’avait pas pissé directement dans le couloir de l’avion, au vu de l’hôtesse et des passagers mais - le plus discrètement possible ! - dans une (trop) petite bouteille d’eau en plastique et donc «un peu» d’urine s’était répandue sur la moquette de l’avion. Non, il était à jeun et pas fin saoul comme une bourrique. Hélas, la première version est corroborée par Europe 1 : «Quand Depardieu urine dans un avion »(17 août 2011) d’autant que la station fut avertie par Danielle – une passagère – qui utilisa le «fil rouge» de la radio.

Gérard Depardieu s’est conduit comme d’habitude exactement comme le caractériel alcoolisé et sans éducation qui se croit tout permis, la notoriété lui étant monté au ciboulot. Le témoignage de la passagère - qui se dit outrée - est exactement semblable à ce que j’avais lu dans la première mouture :

«Monsieur Depardieu se lève en disant "je veux pisser, je veux pisser", exactement dans ces termes (...) L'hôtesse dit "je suis désolée, il faut attendre un quart d'heure, le temps que nous soyons en vol. Les toilettes sont fermées, je ne peux rien faire pour vous" (...) il dit "je ne peux pas attendre", se met debout et il a fait par terre... ».

«On voyait bien qu'il avait bu», estime Danièle qui relève : «l'hôtesse était interloquée… mais pas de commentaire (…) il n'y a pas eu de mot, rien». «Monsieur Depardieu s'est rassis, nous sommes rentrés au parking de l'aéroport parce qu'il fallait nettoyer».

Gérard Depardieu a été débarqué (il a pris le vol suivant) mais les passagers ont subi un retard de presque 2 heures… Charmant !

Selon la seconde version donnée par RTL, il se serait ensuite excusé auprès des représentants au sol de la compagnie (CityJet, filiale du groupe Air France-KLM) et aurait «eu le sentiment qu’ils avaient compris que cet incident avait été provoqué par un malentendu et l'attitude inflexible de l'hôtesse»… Ben voyons ! Comme si elle pouvait être responsable du blocage (peut-être automatique comme aujourd’hui dans grand nombre de trains) de la porte des chiottes jusqu’au décollage…

Cette lamentable histoire a provoqué un formidable buzz dans la presse, non seulement en France mais aussi outre-atlantique où Depardieu est connu et où journalistes et animateurs de télévision s’en sont donnés à cœur joie dans le registre ironique et férocement critique. Un vrai festival relevé aussi bien par Ludmilla Intravaïa (TF1, 18 août 2011), Depardieu urine dans un avion : la presse américaine s'amuse de l'incident que dans le blog «bigbrowser» du Monde VALSEUSES – Gérard Depardieu urine, et la presse se répand (18 août 2011).

Sur la Une de France-soir ce sera «Depardieu Une histoire à pisser de rire» et Libération titrera sa brève (18 août 2011) Depardieu envoie pisser un Paris-Dublin mais ce n’est rien en comparaison du déchaînement des médias américains !

Dans The Time, cette histoire sera surnommée «The Piddlegate» - littéralement «le scandale du pisseur» ! Quant au tabloïd The New York Post – qui s’était illustré en titrant «The Perv» au sujet de DSK – il n’a pas hésité à faire un jeu de mots avec le nom de l’acteur : Gérard Depard-eww (EWW étant l’équivalent chez nous de beark). Il aura droit à d’autres traits d’humour : «Depardieu marque son territoire» ou «Carton rouge pour l’acteur de Carte verte» (La GreenCard étant l’équivalent pour les étrangers en situation régulière du permis de travail français). TMZ, site people de référence, traitant quant à lui Depardieu de «vrai pisseur» qu’il faut traduire par «emmerdeur» !

Outre-Manche, le pourtant très sérieux et respectable The Guardian n’hésita pas à «accompagner son article d’une photo de Depardieu contemplant un verre de vin rouge»… On ne prête qu’aux riches et l’acteur n’étant que trop connu pour son goût prononcé pour les libations copieusement arrosées, il va de soi que tout le monde pense qu’il était ce jour-là sous l’emprise d’un excès de boisson. CQFD.

Mais la palme de la moquerie revient très certainement à Anderson Cooper, présentateur sur la chaîne de télévision CNN de l’émission du bulletin de nouvelles «360 °» notamment de la rubrique humoristique «The ridiculist» pendant laquelle il fut pris d’un fou-rire après avoir sorti un jeu de mots : «Les gens à bord peuvent remercier leur bonne étoile que ce n'ait pas été son DeparTWO»… qui ne se comprend qu’en sachant qu’en américain «number tow» équivaut à notre «grosse commission»… Pour ma part, j’aurais plutôt évoqué la «tourista», maladie fréquente chez les voyageurs…

Il y ajouta un fort jubilatoire «vols (in)continentaux», d’où des allusions aux couches-culottes. Parmi les nombreux commentaires accompagnant les articles, j’ai lu plusieurs allusions à la prostate. Malgré son âge (62 ans) qui s’y prêterait, je ne crois guère à cette hypothèse car si l’adénome prostatique augmente considérablement le nombre de mictions par compression de la vessie et de l’urètre, il en découle que la quantité d’urine émise à chaque fois diminue d’autant. Il faut plus sûrement y voir un excès d’apport liquidien.

Cela dit, si Gérard Depardieu n’est plus capable de contrôler son sphincter, et s’il veut continuer à voyager sans provoquer d’incidents de ce genre, il faut soit qu’il s’équipât d’un «pistolet» – pas un vrai, bien entendu ! si jamais il lui venait l’idée de s’en servir dans un de ses moments de fureur ! entendre un urinal – soit qu’il se fît poser une sonde vésicale, avec une poche, comme par exemple les tétraplégiques.

Conclusion en forme de devinette : quel est le point commun entre Gérard Depardieu et Nicolas Sarkozy ? De par leur bonne éducation, leur bon goût et leurs manières raffinées, ce sont les meilleurs ambassadeurs de la «french touch» à l’étranger.

 

Depardieu : la «french touch» n'a pas échappé aux médias
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Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens du monde

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