Réforme des retraites : Borloo rejoint Ségolène Royal pour un moratoire fiscal

Publié le 28 Août 2013

Publié le 27/08/2013 à 15h31
Par J. D, pour Sudouest.fr

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La réforme des retraites divise. Y compris au sein du Parti socialiste. La prise en compte de la pénibilité ne suffira pas

L’ouverture d’un compte pénibilité à compter de 2015 ne permettra sans doute pas au gouvernement d’échapper à une nouvelle journée de manifestation contre cette réforme des retraites, le 10 septembre. Le patron de FO, Jean-Claude Mailly, n’en fait d’ailleurs pas mystère : si la prise en compte de la pénibilité est une avancée, celle-ci est loin de tout régler, tant restent encore en suspens de nombreuses questions. Quid de l’allongement de la durée des cotisations ? Quid d’une éventuelle hausse de la CSG ? Et d’une hausse des cotisations sociales ?

Une certitude, si le gouvernement n’a pas encore dévoilé la teneur exacte de sa réforme, plusieurs voix se sont déjà élevées contre une éventuelle hausse des prélèvements. Aussi bien à gauche qu’à droite et au centre.

Ce mardi matin, Jean-Louis Borloo, le patron de l’UDI, a indiqué, sur RTL, qu’il comptait lancer une pétition nationale pour "un moratoire fiscal". Autrement dit, pour une pause fiscale.

Ironie du sort, il rejoint sur ce point… Ségolène Royal. Vendredi, en ouverture de l’université d’été du Parti Socialiste, la présidente de la Région Poitou-Charentes, avait, elle aussi, demandé au gouvernement "un moratoire" : "Je suis favorable à un moratoire contre la hausse d’impôt". Alors qu'elle s'exprimait sur la future fiscalité écologique annoncée par Philippe Martin, elle ajoutait : "Il y a une logique à attendre la reprise de la croissance avant d’augmenter les impôts. Les impôts nouveaux risquent de casser la faible croissance qui est en train de se dessiner."

Reste que pour le gouvernement, les marges de manœuvres sont étroites. Car si cette réforme doit avant tout lui permettre de combler le déficit des régimes de retraites, un trou qui atteindra les 20 milliards en 2020, il doit y parvenir en contentant, dans la mesure du possible, à la fois les syndicats et le Medef. Autant dire que le gouvernement dans son ensemble avance sur un fil.

Un fil particulièrement ténu. A La Rochelle, le président des Jeunes Socialistes, Thierry Marchal-Beck, n’a en effet pas hésité à rappeler haut et fort à la tribune, face à Jean-Marc Ayrault, que "la gauche, ce n’est pas augmenter la durée de cotisation, la gauche ce n’est pas désindexer les pensions." Ajoutant : "Si le gouvernement fait le choix de s’éloigner des préconisations du rapport Moreau et met tout en oeuvre pour une réforme juste et ambitieuse alors les jeunes socialistes seront mobilisés pour la promouvoir." C’est ce qui s’appelle donc un soutien sous condition. Un de plus.

La réforme devrait être dévoilée dans les prochains jours.

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