Clandestins selon Berlusconi pas de violation des droits de l'homme

Publié le 9 Mai 2009

ROME - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a défendu samedi le droit de son pays de rapatrier directement des clandestins interceptés en mer en Libye, affirmant qu'il n'y avait eu aucune violation des droits de l'homme dans cette affaire, lors d'une conférence de presse.


Ce rapatriement direct en Libye d'un groupe d'environ 200 clandestins jeudi "est conforme aux normes européennes, aux accords internationaux et aux normes concernant les droits de l'homme que nous n'avons pas violées (...)

Il n'y a aucun scandale" dans cette affaire, a déclaré Silvio Berlusconi.

Il a estimé que l'Italie avait le droit de "repousser" ces clandestins car ils ne se trouvaient pas dans les eaux italiennes au moment de leur interception par la marine italienne.

"Quand nous repoussons les clandestins, nous le faisons au nom de la Pologne, de l'Irlande, de l'Allemagne.....pas seulement de l'Italie", a dit le chef de la diplomatie Franco Frattini lors de la même conférence de presse, estimant que l'Italie avait "appliqué (jeudi) le Pacte européen sur l'immigration signé en décembre".

Bruxelles a indiqué vendredi qu'elle réservait sa réponse sur ce rapatriement.

Ce rapatriement direct en Libye a été dénoncé par les organisations de défense des droits de l'homme et le Haut commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR) au motif que les clandestins n'ont pas eu la possibilité de déposer une demande d'asile. Le Vatican l'a également critiqué.


M. Berlusconi a également annoncé une visite prochaine en Italie du numéro un libyen Mouammar Kadhafi.

"Le leader libyen Kadhafi fera une visite de quelques jours en Italie.

C'est un événement important qui ne s'est pas produit depuis de nombreuses années. Cette visite témoigne des bons rapports entre notre pays et la Libye", a souligne le chef du gouvernement italien.

Le Cavaliere a également affirmé que le leader libyen serait présent "le 3ème jour du sommet du G8", le 10 juillet, "en tant que leader de l'Union Africaine".

"La gauche avait ouvert la porte à une Italie multiethnique: ce ne sont pas nos idées. Pour nous il faut accueillir seulement ceux qui remplissent les conditions pour obtenir l'asile politique", a-t-il dit.

L'opération controversée de jeudi a été permise par le "traité d'amitié" signé entre les deux pays en août 2008 qui a vu la Libye s'engager à lutter contre l'immigration clandestine et l'Italie promettre une somme de cinq milliards de dollars sur les 25 prochaines années au titre de compensation pour la période coloniale.

L'Italie a vu arriver 36.900 migrants par la mer en 2008 - en quasi-totalité en provenance des côtes libyennes -, un chiffre en hausse de 75% par rapport à 2007, selon le ministère de l'Intérieur.

Au cours des quatre premiers mois de 2009, leur nombre a été d'environ 6.300, près du double de la même période de 2008, selon la presse.

 

©AFP /  Source romandie.com

Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens du monde

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