Gabon: trois candidats revendiquent la victoire

Publié le 1 Septembre 2009

Alors que les résultats ne devraient être connus que mercredi, les prétendants à la succession d'Omar Bongo s'attribuent le succès aux élections présidentielles.


 

Ali Ben Bongo, fils du président défunt et ancien ministre, s'est déclaré vainqueur, lundi.

Ali Ben Bongo, fils du président défunt et ancien ministre, s'est déclaré vainqueur, lundi. (REUTERS/Staff Photographer)

Les trois candidats favoris pour l'élection présidentielle de dimanche au Gabon ont revendiqué la victoire, sans attendre les résultats officiels de ce scrutin devant désigner le successeur d'Omar Bongo, décédé en juin après 41 ans au pouvoir.

Lundi matin, aucun chiffre n'avait encore été communiqué, ni par la Commission électorale autonome et permanente (Cénap), ni par le ministère de l'Intérieur, qui co-organisent les élections. La publication des résultats de la Cénap, qui centralise les données, est envisagée «entre mardi soir et mercredi, mais plus probablement mercredi», a indiqué une source dans cette commission.

«On ne s'autoproclame pas président»

Tard dimanche, quelques heures après la clôture du scrutin supervisé par quelque 300 observateurs et qui s'est déroulé sans incident majeur malgré une certaine tension dans des quartiers populaires à Libreville, l'opposant historique Pierre Mamboundou s'était présenté comme le vainqueur, parlant de «victoire finale». Peu après, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) déclarait son candidat Ali Bongo, fils du président Bongo, «gagnant» de l'élection, sans avancer de chiffres.

L'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obame, lui, affirmait qu'il serait «proclamé président de la République» sur la foi de résultats recueillis par son équipe de campagne. «Au Gabon, on ne s'autoproclame pas président», expliquait-il, mais «lorsque le processus électoral sera allé jusqu'au bout, la Cour Constitutionnelle proclamera le candidat André Mba Obame président de la République». «C'est une tendance lourde qui manifeste la volonté profonde du peuple gabonais pour la rupture. Donc, sauf +miracle+, nous ne pouvons pas être rattrapés», a affirmé Mba Obame qui se dit en tête dans 4 des 9 provinces gabonaises, représentant 62% du corps électoral. Selon lui, Mamboundou est arrivé en tête dans trois provinces sur neuf (25% des électeurs) et Ali Bongo dans deux provinces (16% du corps électoral). «Ce ne sont pas des sondages mais des résultats», a assuré André Mba Obame.

Policiers anti-émeutes

Les Gabonais ont voté en masse dimanche, lors d'un scrutin à un tour émaillé d'un coup de théâtre avec l'annonce du désistement d'un favori et de tensions dans la capitale. Les opérations de vote, dans plus de 3.000 bureaux au Gabon et à l'étranger, ont commencé avec beaucoup de retard dans de nombreux bureaux, en raison notamment de l'absence de matériel électoral et de certains agents électoraux. De nombreuses files d'attente étaient visibles devant les bureaux de vote.

Pendant la campagne, Ali Bongo, 50 ans, investi par le PDG a pu profiter de la machine électorale fondée en 1968 par son père. Officiellement, le PDG a remporté toutes les élections nationales depuis l'avènement du multipartisme en 1990. Ali Bongo faisait face à 22 candidats jusqu'à l'annonce, vendredi, du désistement de cinq d'entre eux en faveur d'André Mba Obame, laissant 18 candidats en lice. Un nouveau désistement a été enregistré dimanche, avec le retrait de Casimir Oyé Mba, autre favori, sans consigne de vote, deux jours après avoir démenti son ralliement à André Mba Obame.

De nombreux observateurs et candidats avaient affirmé craindre des troubles post-électoraux, comme 21 intellectuels qui ont appelé samedi à l'apaisement. Lundi, des militaires et policiers en tenue anti-émeutes étaient visibles aux points sensibles de la capitale.

 

Source Liberation.fr

Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens du monde

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