Incidents au Gabon après la victoire d'Ali Bongo

Publié le 4 Septembre 2009

Dans une rue de Libreville, le 3 septembre 2009.
AFP/ISSOUF SANOGO
Dans une rue de Libreville, le 3 septembre 2009.

L'annonce tardive de la victoire d'Ali Bongo, fils du défunt chef de l'Etat gabonais, à l'élection présidentielle a provoqué des troubles, jeudi 3 septembre, à Libreville et Port-Gentil, au sud-ouest de la capitale.

Des résultats très attendus. Agé de 50 ans, Ali Bongo a été crédité de 41,73 % des suffrages, une majorité relative suffisante pour remporter cette élection au premier tour (Lire Gabon : Ali Bongo élu). Ses deux principaux rivaux, l'ex-ministre de l'intérieur André Mba Obame et le vétéran d'opposition Pierre Mamboundou, ont recueilli respectivement 25,9 % et 25,2 % des voix.

 

Une victoire contestée. Les deux principaux candidats déçus ont crié à la manipulation. L'opposition accuse le pouvoir d'avoir gonflé le taux de participation dans les provinces favorables à son candidat et de l'avoir minoré ailleurs, notamment grâce à des listes électorales surdimensionnées et fantaisistes. Elle soupçonne également le camp d'Ali Bongo, qui dispose des leviers de l'Etat, d'avoir falsifié des PV du vote (Lire Au Gabon, les opposants à Ali Bongo dénoncent la fraude organisée par le pouvoir). Le nouveau président s'est refusé à commenter ces accusations. "Le Gabon est un pays de droit et de démocratie. Le peuple s'est exprimé", affirme-t-il. (Lire l'entretien Ali Bongo : "Il faut respecter le verdict des urnes")

Incidents ciblés. Dans la journée, pendant qu'étaient officiellement égrenés les résultats de chaque province, des partisans de Pierre Mamboundou ont attaqué la prison de Port-Gentil, deuxième ville du pays (Lire Gabon : incidents après la victoire d'Ali Bongo). Ils ont libéré les prisonniers avant de se diriger vers le centre-ville où des barricades ont été dressées. Peu après la proclamation, le consulat général de France à Port-Gentil a été incendié par des opposants. Un bataillon de l'armée française a pris position devant le bâtiment. Une employée du groupe franco-américain Schlumberger a été "sérieusement blessée" et trois stations-service du pétrolier Total ont été endommagées ou pillées.

L'annonce des résultats a également été émaillée par des incidents et protestations dans plusieurs quartiers de Libreville où, selon la télévision publique, un nombre indéterminé de jeunes ont été arrêtés.

A Dakar, au Sénégal, quelques dizaines d'étudiants gabonais ont mis le feu à une partie de l'ambassade de leur pays d'origine.

La France appelle au calme. Le secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet, a recommandé aux ressortissants français de "rester chez eux". Parlant avant l'annonce de la victoire d'Ali Bongo et avant d'avoir pris connaissance d'incidents post-électoraux, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a assuré qu'un "dispositif" était "prêt pour protéger les Français [qui se trouvent] au Gabon" en cas de nécessité. Condamnant "très fermement les atteintes à l'ordre public", il a réaffirmé que "la France n'a pas eu de candidat, n'a défendu personne et n'est pas intervenue, jamais, jamais, jamais. (...) Nous avons respecté complètement la neutralité nécessaire. C'est un pays souverain", a-t-il déclaré.

Les Etats-Unis ont pour leur part également appelé la population à "réagir pacifiquement aux résultats".

 

Source Lemonde.fr et  AFP

Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens du monde

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