Sarko nucléarise son ami le condottière Berlusconi

Publié le 25 Février 2009



Les deux hommes ont signé ce mardi à Rome un accord de coopération qui ouvre grand les portes du marché italien aux entreprises françaises spécialisées dans l'énergie nucléaire.

Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi à Rome, ce mardi.

Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi à Rome, ce mardi. (REUTERS)

C’est le grand retour du nucléaire en Italie. Et ce sont les entreprises françaises qui sont en première ligne pour bénéficier de la manne financière. Ce mardi, Berlusconi et Sarkozy ont en effet signé à Rome un accord de coopération qui couvre toute la filière de la recherche au traitement des déchets en passant par la construction des centrales.

Dans le sillage de cet accord-cadre, les groupes italien Enel et français EDF ont signé un accord de partenariat portant sur la construction d’«au moins» quatre réacteurs de troisième génération EPR dans la Péninsule. L’EPR est une technologie - très controversée - commercialisée par le français Areva, numéro un mondial du nucléaire.

Rome dépend majoritairement du gaz pour produire de l'électricité

A l’issue du sommet bilatéral de ce mardi, Sarkozy a loué la «gémellité énergétique» des deux pays, précisant que la France «a proposé à l’Italie un partenariat sans limites». «Nous voulons développer une énergie propre avec vous. Ce que nous venons de signer, c’est proprement historique.»

Le chef du gouvernement italien a, lui, rendu hommage à «la générosité» de la France qui «s’ouvre à nous» dans le domaine nucléaire. «Les citoyens français payent la moitié de ce que payent les Italiens pour leur facture énergétique. Nous devons nous réveiller», a lancé Silvio Berlusconi, soulignant que savoir-faire de la France en la matière permettrait à l’Italie de «gagner plusieurs années».

L’Italie, qui dépend aujourd’hui majoritairement du gaz, en particulier russe et algérien, pour produire son électricité compte produire 25% de ses besoins en électricité grâce au nucléaire. L’objectif d’Enel et d’EDF est de «rendre opérationnelle la première unité italienne au plus tard en 2020», a indiqué Enel.

L’Italie avait renoncé à l’énergie nucléaire il y a vingt-et-un ans

En outre, comme prévu par un accord de novembre 2007, Enel, qui dispose d’une part de 12,5% dans la centrale EPR d’EDF en cours de construction dans le nord-ouest de la France, va prendre une part similaire dans le deuxième EPR français.

L’Italie avait renoncé par référendum à l’énergie nucléaire il y a vingt-et-un ans à la suite de la catastrophe de Tchernobyl. Mais dès son retour au pouvoir en mai dernier, Berlusconi a décidé de renouer avec l’atome. Un choix qui ne pouvait que satisfaire Sarkozy, VRP zélé de la technologie nucléaire française à l’étranger depuis son élection.


(Source AFP et libération.fr )

Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens d'europe

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