Le légendaire braqueur Ronnie Biggs libéré

Publié le 8 Août 2009

La mythique attaque du train postal Glascow-Londres en 1963 l'avait rendu célèbre. Ronnie Higgs, braqueur de légende, recouvre la liberté ce vendredi.


 

Ronald Riggs à Rio de Janeiro en 1997

Ronald Riggs à Rio de Janeiro en 1997 (Reuters Photographer / Reuters)

Le Britannique Ronald Biggs, remis en liberté vendredi à la veille de ses 80 ans, est devenu une véritable légende dans son pays en participant à la mythique attaque du train postal Glasgow-Londres, avant d'entamer une rocambolesque cavale de plus de 35 ans.

Gravement malade, affaibli par plusieurs attaques cérébrales, Biggs s'alimente au moyen d'une sonde et communique par gestes, crépuscule pathétique d'une existence flamboyante et hors norme.

Une cavale de 35 ans

La saga de "Ronnie" Biggs commence le 8 août 1963, le jour de son 34ème anniversaire. Sous la houlette du "cerveau" de l'opération Bruce Reynolds, Biggs et un gang hétéroclite réunissant entre autres un pilote de course et un fleuriste réussissent alors l'un des hold-ups les plus audacieux de l'histoire: l'attaque du train postal Glasgow-Londres.

Les 15 braqueurs emportent la somme record de 2,6 millions de livres, ce qui équivaudrait aujourd'hui à plusieurs dizaines de millions d'euros.

Mais Biggs est arrêté le mois suivant, jugé, puis incarcéré à la prison londonienne de Wandsworth. Son évasion 15 mois plus tard, en sautant sur un matelas à l'arrière d'un camion bâché, marque le début d'une cavale débridée, émaillée d'une invraisemblable succession de coups de chance.

Repéré par Scotland Yard, il s'enfuit en Australie puis gagne le continent sud-américain, traverse la jungle jusqu'en Argentine et en Bolivie. Il décide de poser ses valises au Brésil en 1970, ce pays n'ayant pas signé d'accord d'extradition avec la Grande-Bretagne. Pendant 35 longues années, c'est le jeu du chat et de la souris.

Une vie de play-boy

Dans ses poches, sa part du pactole lui permet de mener un temps une vie oisive, fortunée et un peu bohème.

En 1974, la police britannique retrouve sa trace à Rio et menace de mettre fin à son exil. Mais Biggs leur file encore entre les doigts, cette fois parce que le fait qu'il ait un fils né au Brésil le protège de toute extradition.

Pour arrondir ses fins de mois, Biggs participera également à plusieurs campagnes publicitaires. A la fin des années 1970, son registre éclectique l'amène à enregistrer avec le sulfureux groupe punk des Sex Pistols une chanson au titre révélateur: "No one is innocent" ("Personne n'est innocent").

En 1981, une bande de mercenaires le kidnappe à Rio, avec l'objectif de le rapatrier en Grande-Bretagne: bâillonné, ligoté, enfermé dans un sac portant la mention "serpent vivant", il est transporté par bateau vers l'île de la Barbade avant d'être déféré devant les autorités locales.

Mais la demande d'extradition n'ayant pas été présentée dans les formes, la justice de la Barbade ordonne le renvoi de Biggs... au Brésil.

2001, la fin de la course-poursuite

C'est finalement en 2001 qu'affaibli par la maladie, ruiné, il décide de rentrer au Royaume-Uni pour purger sa peine.

"Je suis un homme malade, ma dernière volonté est d'entrer dans un pub de Margate (une station balnéaire du sud-est de l'Angleterre, NDLR) pour y boire une pinte de bière en tant qu'Anglais", avait-il confié au quotidien The Sun, qui avait orchestré son rapatriement hautement médiatisé.

En 2002, Biggs épousait en prison Raimunda Rothen, la mère brésilienne de son fils Michael. Cinq ans plus tard, il était transféré dans l'unité de soins de la prison de Norwich.

Mais malgré sa liberté retrouvée, il devrait terminer sa vie sur un lit d'hôpital sans pouvoir réaliser son dernier rêve: boire une bière à Margate.


(Source AFP) et Liberation.fr

Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens du monde

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article