Roselyne change de vie

Publié le 11 Août 2012

06h00
Auteur Félix Dufour
 pour sudouest.fr 0 commentaire(s

L'ancienne ministre, en vacances à Biarritz, ne manque pas de projets. Après un livre, elle prépare une émission sur Canal+.

Reposée et amincie, Roselyne Bachelot peaufine à Biarritz ses projets pour la rentrée.
Reposée et amincie, Roselyne Bachelot peaufine à Biarritz ses projets pour la rentrée. (Photo j.-d. chopin)

«Quand je croise des gens dans la rue, ils m'appellent Roselyne… eh bien croyez-moi, cela me fait plaisir. » Vêtue d'une robe estivale, les yeux protégés par d'épaisses lunettes de soleil, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, puis de la Solidarité et de la Cohésion sociale dans les gouvernements Fillon, a retrouvé ses marques au Sofitel Le Miramar de Biarritz, qu'elle fréquente régulièrement depuis une vingtaine d'années.

« Sud Ouest ». Comment avez-vous découvert le Pays basque ?

 

Roselyne Bachelot. Je devais avoir 5 ou 6 ans, et c'est au départ une vieille histoire entre la Chambre-d'Amour et moi. Les meilleurs amis de mes parents habitaient Anglet. Et, depuis, j'y viens régulièrement passer mes vacances parce que c'est une terre d'identité très forte, puissante. On ne vient pas au Pays basque sans en avoir la passion. La mer, la montagne, ces villages si spécifiques, la proximité du Pays basque espagnol. Nous allons régulièrement visiter le musée Guggenheim à Bilbao. Plus jeune, j'adorais la montagne et la randonnée. J'ai régulièrement grimpé la Rhune, et pas avec le petit train. Ça me servait de tour de chauffe avant de m'attaquer à des sommets des Pyrénées. Cette année, je suis en famille, avec mes enfants, mon petit-fils Corentin, nous nous baignons, nous baladons et profitons de la cuisine basque.

Malgré votre régime ? La cuisine basque est très saine. La dorade aux amandes, ce n'est pas gras. Après, si vous attaquez le pain-beurre avec le jambon de Bayonne, il y a des risques…

En tant qu'ancienne ministre de la Santé et des Sports, suivez-vous les Jeux olympiques ?

Je suis même allée à Londres. C'est une tradition. Le Comité olympique français invite les anciens ministres des Sports aux Jeux. J'étais avec Marie-George Buffet, à l'ouverture. Je n'y suis restée que trois jours, car le Pays basque m'attendait.

Avez-vous récupéré de cette campagne électorale plutôt difficile ?

Oui, j'ai récupéré physiquement, et ces vacances sont bienvenues car je pense que je suis, des ministres et personnalités de droite, une de ceux qui ont fait le plus de déplacements et de réunions. Les deux derniers mois de la campagne, j'ai fait 40 meetings. Là, vraiment, j'ai tout donné. Gérer le courant des affaires gouvernementales et monter dans sa voiture à 7 heures du soir, coucher sur place parce que, à l'heure où les réunions se terminent, il n'y a plus d'avions et plus de trains, et être réveillée à 5 heures du matin par un militant qui frappe à votre porte pour vous conduire à l'aéroport, c'est quelque chose.

Comment avez-vous vécu cet échec de la présidentielle et des législatives ?

J'estime que Nicolas a été un grand président, pour lequel j'ai grande estime et affection, même si je n'ai pas été, comme tout le monde le sait, d'accord sur sa stratégie de campagne. Je ne suis pas une groupie. J'ai fait une carrière politique, elle n'est pas liée à Nicolas Sarkozy ou à François Fillon, j'ai existé avant eux. Je donne mon appui, mon soutien, mais je ne suis pas une pom-pom girl décérébrée.

Certains de vos amis n'ont-ils pas été étonnés de vous voir accepter de figurer en compagnie de Lionel Jospin dans une commission créée par François Hollande ?

Ma carrière politique est terminée. Je ne me suis pas représentée aux législatives et ne suis plus dans la vie politique élective. J'ai des projets professionnels qui sont devenus publics. J'ai dit à un journaliste, et ça fait rire, que des vieux messieurs en politique, c'est triste, mais des vieilles dames, c'est pathétique. À propos de cette commission, il y a des sujets sur la rénovation politique qui ne sont pas des sujets droite-gauche. Prenez le cumul des mandats : il y a des gens pour et des gens contre dans les deux camps. L'instillation d'une dose de proportionnelle, c'était dans le programme de Sarkozy et dans celui de Hollande. Dans le domaine de la déontologie et de la moralisation, la commission qui avait été installée par Fillon avait débroussaillé pas mal de choses. Qu'une personnalité politique retirée des affaires, comme Lionel Jospin, puisse animer pendant deux mois une commission de sages non rémunérés apporte quelque chose de citoyen. Quand on est dans la politique, c'est difficile de trancher certaines choses. On n'a jamais vu les dindes fêter Noël !

Pourquoi vous investissez-vous aussi dans la campagne de la présidence de l'UMP ?

C'est connu, mon candidat est clairement François Fillon, le plus adapté à la situation. Cela étant, Jean-François Copé a été un très bon secrétaire général, que j'ai soutenu, ce qui n'est pas la même chose que président d'un mouvement. Il y a aussi des personnes comme Nathalie Kosciusko-Morizet. Je n'ai d'antinomie avec personne. Si demain ce n'est pas mon candidat qui gagne, je travaillerai, s'il ou elle le souhaite, avec lui.

Vous n'avez pas craint l'explosion de l'UMP ?

Il y a des risques. D'autant plus, je l'ai expliqué dans mon livre, que Jacques Chirac a voulu la création de l'UMP en 2001, nous avons gagné et, en 2002, on a le pouvoir. J'ai dit : l'UMP s'est comportée plutôt comme un cartel électoral. Je sais bien que le terme de « cartel » peut avoir une connotation négative. On ne s'est pas posé de questions sur nous-mêmes pendant dix ans, on avait le pouvoir. Et puis, tout d'un coup, en 2012, on a rendez-vous avec nous-mêmes. Qu'est-ce qu'on fait, quels sont nos fondamentaux, quels sont nos principes ? Quand on a le président de la République, Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy, qu'on a le Premier ministre et la majorité à l'Assemblée, les militants soutiennent le président, le Premier ministre et le gouvernement, et c'est très bien. Quelle vision on a de la France ? Finalement, ce qui a prévalu, c'est plus une discipline majoritaire qu'une véritable réflexion politique. J'avais déjà écrit que quand on est dans l'opposition, c'est « cause toujours ». Et quand on est dans la majorité, c'est « ferme ta gueule »…

Votre livre sur les secrets de la présidentielle se vend bien. Vous avez aussi une émission de télévision en perspective…

Je m'oriente vers une nouvelle vie professionnelle dans le groupe Canal+. Ce n'est pas moi qui les ai sollicités. Cela fait vingt ans que l'on me propose une carrière dans les médias. J'ai répondu à la proposition de Canal, qui me semblait correspondre le plus à ma personnalité.

....lire l'article sur sudouest.fr

Présidentielle 2012 · Faits divers · politique · Anglet · Biarritz · télévision

Rédigé par

Publié dans #citoyens d'europe

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article