Tarnac: les avocats crient au scandale d'Etat

Publié le 25 Novembre 2009

La défense de Julien Coupat et des personnes mises en examen accusent les enquêteurs de falsifications. Un témoignage anonyme pose en particulier question.

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Policiers du RAID le 11 novembre à Tarnac.

Policiers du RAID le 11 novembre à Tarnac. (© AFP Thierry Zoccolan)

Les avocats de Julien Coupat et des personnes mises en examen dans l’affaire des sabotages de lignes TGV ont fait état mercredi de «présomptions très sérieuses de falsification» par les enquêteurs et dénoncé un «florilège de manipulations».

«On est au-delà de la déloyauté, on est dans des présomptions très sérieuses de la falsification sinon de la fabrication de preuves», a déclaré l’un des avocats, Me William Bourdon, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale aux côtés de plusieurs parlementaires de gauche.

«Au-delà de l’absence de charges, du fiasco judiciaire, on est dans le scandale judiciaire, on est dans le scandale d’Etat», a-t-il estimé.

Me Thierry Lévy, autre avocat de Julien Coupat, a de son côté affirmé: «On est arrivé à un point où l’authenticité des procès-verbaux de la police judiciaire est suspecte.» Evoquant des «manipulations» de l’enquête, les avocats citent notamment un témoignage anonyme et très à charge le 14 novembre 2008, trois jours après les interpellations.

«Manipulation d’une extrême gravité»

Selon des révélations de Libération mercredi (lire ici), ce témoin a de nouveau déposé, cette fois sous sa réelle identité, un mois plus tard et son témoignage allait «radicalement à l’encontre des propos» tenus alors qu’il était témoin anonyme.

«Ce témoin affirme lui-même qu’il a gravement été manipulé», a estimé Me Bourdon. «Nous disposons d’une convergence d’indices qui laisseraient penser à une manipulation d’une extrême gravité selon laquelle il n’aurait pas été entendu le 14 novembre mais le 13», a-t-il ajouté, s’interrogeant sur un éventuel faux.
Les avocats ont annoncé qu’ils demandaient au juge d’instruction Thierry Fragnoli l’audition de ce témoin en leur présence.

Ils ont également mis en doute la réalité des observations de policiers, relatées dans le procès-verbal D104, sur la filature de Julien Coupat et de sa compagne dans la nuit et à proximité du lieu d’un des sabotages.

«Ni les suivis ni les suiveurs n’étaient présents dans la nuit sur les lieux», a dit Me Jérémie Assous, autre avocat de Coupat, demandant que le juge procède à une reconstitution sur les lieux.

 

Sources AFP et Liberation.fr

Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens d'europe

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