Elle court, elle court Aurore Martin

Publié le 25 Juin 2011

Ses sympathisants tiennent en échec les forces de l'ordre. Aurore Martin pourrait même défiler aujourd'hui dans les rues de Bayonne

 À quelques encablures du Petit Bayonne, fief des associations indépendantistes, le pari de l'arrestation d'Aurore Martin, ici entourée de sympathisants, était risqué. photo patrick bernière

À quelques encablures du Petit Bayonne, fief des associations indépendantistes, le pari de l'arrestation d'Aurore Martin, ici entourée de sympathisants, était risqué. photo patrick bernière


Mais où est Aurore Martin ? La militante basque ne se cache plus. Cependant, bien que sortie de la clandestinité il y a une semaine, elle paraît toujours aussi insaisissable. Comme si ceux qui accueillent, protègent et accompagnent cette femme de 32 ans tissaient autour d'elle une chaîne invisible mais efficace.

Sous le coup d'un mandat d'arrêt européen lancé par la justice espagnole pour participation à une organisation terroriste, la militante de Batasuna pourrait même défiler aujourd'hui dans les rues de Bayonne. Au cœur de la manifestation de soutien organisée par la gauche abertzale. Et sous les yeux même de ceux qui ne sont pas parvenus à l'interpeller mardi dernier.

Ayant eu vent d'un rendez-vous qu'elle avait donné à plusieurs journalistes espagnols dans l'appartement de sa sœur à Bayonne, la police judiciaire croyait pourtant pouvoir arrêter Aurore Martin sans coup férir. À quelques dizaines de mètres du Petit Bayonne, le fief des associations indépendantistes, le pari était risqué. Il a tourné à la Berezina du fait de l'arrivée quasi immédiate de dizaines de sympathisants.

Plus aucun recours

Ce couac a fortement irrité le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Policiers et gendarmes ont été priés de mettre en sourdine leurs rivalités traditionnelles de façon à pouvoir conduire Aurore Martin le plus rapidement possible au poste frontière de Biriatou.

Dégager des moyens importants pour l'arrêter coûte que coûte ou laisser filer un peu de temps en espérant que la vigilance des nombreux soutiens qui l'entourent finira par se relâcher ? Nul ne sait quelle méthode prévaudra finalement.

La jeune femme a épuisé tous les recours juridiques possibles. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau en novembre 2010 puis la Cour de cassation ont validé la légalité du deuxième mandat d'arrêt européen décerné par un juge madrilène.

Imprécis et lacunaire, le premier avait été rejeté par les autorités judiciaires françaises. Le second a été accepté quelques mois plus tard, même si deux des trois accusations portées par le magistrat espagnol n'ont pas été jugées recevables.

Aurore Martin avait perçu courant 2007 et en deux fois 24 000 euros. Les deux versements avaient été opérés depuis un compte bancaire domicilié à Barcelone et détenu par le Parti communiste des terres basques, une formation interdite en 2008. Ces transferts financiers ne pouvaient pas justifier la remise de la jeune femme aux autorités espagnoles, l'encaissement des fonds étant antérieur à la prohibition de ce parti. Madrid ne pouvait pas non plus lui tenir grief d'avoir participé à des réunions publiques en France où son parti, Batasuna, est autorisé.

En revanche, l'Espagne, au regard de sa législation, était en droit de lui demander des comptes sur son appartenance au bureau de Batasuna et sur sa participation en 2006 et 2007 à plusieurs manifestations publiques organisées par ce mouvement.

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Bayonne · ETA · Pyrénées-Atlantiques
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Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens d'europe

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