La LGV resserre ses lignes ( et bloque sur la cote basque )

Publié le 11 Janvier 2010

TRACÉ. Le comité de pilotage va débattre ce matin des fuseaux de 1 000 mètres à l'intérieur desquels on dessinera la ligne nouvelle. Les élus locaux n'en veulent toujours pas

La LGV toujours bloquée sur la Côte basque
Le 28 novembre dernier, la mobilisation des opposants, à Langon, en Gironde. (photo laurent theillet)
Le 28 novembre dernier, la mobilisation des opposants, à Langon, en Gironde. (photo laurent theillet)

Pour une fois, aujourd'hui à Bordeaux, il sera question de LGV et...

les questions financières ne seront pas abordées.


Ce n'est pas pour autant que la discussion sera facile, puisque le comité de pilotage des Grands Projets du Sud-Ouest (GPSO) va tenter de définir les fuseaux de 1 000 mètres à l'intérieur desquels le gouvernement devra définir le tracé (une emprise de 50 mètres de large) qui sera soumis à l'enquête publique.


Le comité de pilotage (Copil) est une instance restreinte qui réunit les présidents des Conseils régionaux de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine, le président de RFF, un représentant du ministère de l'Environnement et du Développement durable (Meedat), ainsi que les deux directeurs régionaux de l'Équipement.

Comme le fait remarquer Bruno de Monvallier, directeur régional de Réseau ferré de France (RFF), qui en est le maître d'ouvrage, « les contestations se multiplient au fur et à mesure que le dossier se précise ». Alors que sur la branche Bordeaux-Toulouse personne ne s'était vraiment manifesté, c'est Midi-Pyrénées qui a demandé de nouvelles études la semaine dernière après des réunions à Montauban.


Après les régionales

Comme l'explique Martin Malvy, président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, « nous n'avons eu connaissance des fuseaux possibles qu'au début janvier. Le Conseil général de Tarn-et-Garonne et la Communauté d'agglomération de Montauban ont voulu proposer des tracés alternatifs en y incluant la zone de logistique de Monbartier. » Des études qui ne retarderaient pas trop le projet, mais qui auraient l'avantage de repousser la décision dans quatre mois, après les élections régionales.

En Lot-et-Garonne, le dernier comité de pilotage qui s'est tenu le 17 septembre, avait identifié un problème à Agen et décidait de poursuivre les études pour établir s'il fallait ou non construire une gare nouvelle sur la rive droite de la Garonne. La Communauté d'agglomération et le Conseil général ayant délibéré pour cette dernière solution, c'est sans doute la décision qui sera prise aujourd'hui (lire ci-contre l'interview du maire d'Agen). Pour la desserte du Béarn et de la Bigorre, autre problème identifié en septembre dernier, un comité de pilotage ad hoc a été créé, qui se réunira de manière indépendante.

Pour le reste, RFF estime que le fuseau des 1 000 mètres a été suffisamment étudié pour être proposé aujourd'hui au comité de pilotage. Pas suffisamment cepen- dant pour être diffusé publiquement avant la réunion.

On sait qu'à la sortie sud de Bordeaux, des viticulteurs sont opposés au schéma, dont ils ont eu connaissance, et sont prêts à le manifester aujourd'hui. Ce lundi, quelques petits réglages auront lieu, comme sur le cas du nord des Landes, où certains ont fait savoir leur opposition et ont promis de se montrer.

Mais le morceau de résistance est constitué par la Côte basque, où la quasi-totalité des élus locaux, appuyés par le vice-président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, sont opposés à une ligne nouvelle de Bayonne à la frontière.

Le comité de pilotage devra se prononcer sur le fuseau dit « ouest », qui a l'aval d'Alain Lamassoure, député européen UMP et tête de liste départementale pour les élections régionales.

Selon Christian Maudet, chef du projet GPSO à RFF, le fuseau ouest sera souterrain sur 60 % de son parcours, ce qui est le maximum réalisable. « C'est un rapport de forces politique, analyse-t-il, puisque la majorité des élus de terrain sont opposés au principe même d'une ligne nouvelle, alors que les comités territoriaux se sont prononcés en sa faveur. »

Alain Rousset, président du Conseil régional d'Aquitaine, milite depuis toujours en faveur d'une ligne nouvelle permettant de relier Bordeaux à Bilbao en 1 h 45 et à Madrid en 3 h 35. Surtout que le nouveau calibrage proposé par RFF est susceptible d'en assurer la mixité afin qu'elle puisse accueillir les trains de fret.

Pendant ce temps, l'autoroute de la Côte basque est déjà saturée, et la perspective d'une deux fois trois voies n'est annoncée que pour 2015.


Le financement

Aujourd'hui, et même si on n'en parle pas officiellement, la question du financement sera dans toutes les têtes. Martin Malvy devrait se charger de le rappeler : « Pas question que Midi-Pyrénées finance Tours-Bordeaux si le plan de financement des Grands Projets du Sud-Ouest n'est pas arrêté dans sa totalité. C'était notre condition et nous la maintenons. »

En fait, la participation des départements de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques n'a pas encore été décidée, malgré le chantier de médiation ouvert par l'ingénieur général des Ponts et Chaussées, Claude Liebermann.

 

................................  lire la suite de l'article sur sudouest.com

Rédigé par jeanfrisouster

Publié dans #citoyens d'europe

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article